Choisir son chien 

Choisir un chien, un comportement anodin pour beaucoup ! Et pourtant...

Depuis que je fais ce métier, je suis toujours autant atterré par le choix de chien de certains maîtres :
races inadaptées au quotidien, effets de mode, chien qui va bien avec la peinture du salon, chien pour se protéger, et j'en passe...

- Le premier problème est génétique
Une race de chien a été conçue à l'origine pour répondre à une fonction :
• Le Border Collie, pour rassembler et diriger les troupeaux
• le Patou, pour protéger ces même troupeaux
• le Beagle, pour chasser
• le Rottweiler, pour garder, etc...
Un professionnel va faire un choix de chien qui va répondre à une fonction, par exemple : le berger choisira le Border et non le Rottweiler, comme le chasseur choisira le Beagle et non le Patou.
Le premier problème du chien de compagnie, c'est cette fonction.
Car quoi qu'il arrive votre chien garde son instinct et donc va essayer de répondre à cette fonction. Bien entendu, il est possible de réfréner certains comportements mais il sera toujours plus simple d'apprendre le rappel à un chien de berger qu'à un chien de
chasse.
Ceci peut créer également des T.O.C. de comportement. Certains chiens, comme le Border Collie, très à la mode en ce moment, développe cette pathologie. Cette race a un besoin énorme de travailler. Dans le cas où le chien passerait ses journées à attendre à la maison, il est possible de voir apparaître des troubles dans son comportement, par exemple : le chien va fixer des ombres au mur, ou une balle, va empêcher le chat de bouger, etc...
Ceci n'est pourtant pas un problème de la race mais un problème que
les maîtres génèrent puisqu'ils n'occupent pas assez ce chien.

- Le second problème est l'énergie
Combien de fois j'ai entendu des maîtres me dire qu'ils ont choisi une race de chien pour son côté actif. "On voulait un chien avec qui on peut faire de l'exercice". Le problème c'est que ces mêmes maîtres travaillent toute la journée, rentrent tard le soir, doivent gérer les enfants, les activités périscolaires et font de l'exercice seulement certains week-ends quand ils ont le temps. C'est là que l'on m'appelle, car le chien détruit la maison.

Et oui, toute l'énergie « choisie » de ce chien, devient ingérable lorsqu'elle n'est pas dépensée correctement.
Bien entendu, je règle le problème. Mais si le choix du chien avait été judicieux, il n'aurait sûrement pas eu besoin de moi, ou pas pour cela en tout cas.

- Le choix du caractère
Pour beaucoup de monde, le choix du chiot c'est du loto. Pourtant des professionnels aguerris peuvent vous trouvez le caractère de chiot idéal.
Il faut savoir que sur une portée, il y a des caractères complètement différents. Choisir son compagnon en adéquation avec le style de vie et la fonction qu'il aura nous évite bien des soucis.
Un professionnel, type maître-chien, va privilégier un caractère fort. Par contre, les personnes qui forment des chiens pour handicapés vont privilégier des caractères plus neutres.
Pour un particulier, c'est pareil. Il faut bien choisir son chiot.
Et l'idée reçue de prendre celui qui vient vers vous en premier n'est pas toujours la bonne.

- L'ancien chien
Une autre constante, c'est les « amoureux » d'une race. Ce que je comprend très bien.
Le problème n'est pas d'aimer une race, mais de s'imaginer que l'on est toujours capable de gérer cette race malgré les années qui passent. Combien de fois j'ai entendu des maîtres me dire : « C'est le 4ème, le 5ème, le 6ème chien que j'ai de cette race mais avec lui, je n'y arrive pas. » Et oui, on n'est pas le même maître à 20 ans, 30 ans, 40 ans , 50 ans, etc... On n'a pas le même physique et pas non plus la même patience.

- Un autre problème : les éleveurs
Le métier d'éleveur est très dur mais animé d'une grande passion. Malheureusement, certains éleveurs peu scrupuleux font du tord à de très bons éleveurs qui aiment la ou les races qu'ils produisent. Je rencontre très régulièrement des maîtres qui ont un chien totalement inadapté à leur vie. Mais le plus grave, c'est que la situation était courue d'avance. La semaine dernière, j'ai pris en mains un Rottweiler de 9 mois qui appartient à un couple qui avoisine les 80 ans. Ce couple ne peut pas le tenir en laisse. Ils ont du mal à contenir l'énergie de ce chien qui ne sort quasiment jamais. Pour moi, cet éleveur est criminel envers le Rottweiler, car le chien peut devenir dangereux s'il n'est pas pris en mains correctement.
Et des exemples comme ça, je pourrais vous en citer des tas.

Alors pour votre prochain compagnon, essayez de choisir le chien qui va bien avec votre vie actuelle !!!
Nicolas Greveldinger
Éducateur Canin Comportementaliste
Spécialiste des Troubles du Comportement
Spécialiste de l'éducation à domicile.
Chroniqueur de l'émission 30 millions d'amis depuis 2009

http://www.nicolasgreveldinger.fr